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BIOFIOUL F30 - CONSEILS POUR L’ADAPTATION DES INSTALLATIONS
Contexte réglementaire:
Le décret n° 2022-8 du 05/01/2022, publié le 06/01/2022, interdit à compter du 01/07/2022 l’installation, dans les bâtiments à usage d’habitation ou à usage professionnel, neufs et existants, de systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire consommant à titre principal des combustibles dont les émissions de gaz à effet de serre sont supérieures ou égales à 300 gCO2eq / kWh PCI, y compris en remplacement d’appareils existants. L’utilisation des combustibles de type F30 (Biofioul), mélanges d’hydrocarbures d’origine minérale et d’Esters Méthyliques d’Acides Gras (EMAG) à une teneur comprise entre 22 et 30% V/V répond à ces exigences d’émissions de CO2. Les spécifications des combustibles de type F30 font l’objet de la norme expérimentale XP M15-040.
Caractéristiques du F30:
En raison de la présence d’EMAG, les propriétés physiques et chimiques du F30 sont légèrement différentes des propriétés du fioul domestique standard.
L’utilisation de ce biocombustible dans les installations de chauffage nécessite des précautions afin de prendre en compte les spécificités suivantes :
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Les EMAG ne sont pas compatibles avec certains matériaux/revêtements utilisés pour les cuves de stockage, la ligne d’alimentation en combustible et le brûleur.
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Les EMAG ont des propriétés tensioactives et un effet solvant et sont donc susceptibles d’entrainer en suspension des sédiments présents sur les parois et dans la cuve. Ces impuretés peuvent causer des dommages sur le système de distribution (préfiltre), la pompe d’alimentation (joints, filtre) et le brûleur (gicleur).
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La dégradation des EMAG peut former des composés acides qui peuvent endommager les matériaux du stockage, du circuit de distribution du combustible et du brûleur.
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Les EMAG sont hydrophiles et ont tendance à capter l’humidité présente dans la cuve de stockage. Cette augmentation de la teneur en eau pourrait favoriser le développement de micro-organismes qui accélèrent la dégradation du combustible.
Des additifs antioxydants, des dispersants non tensioactifs et des désactivateurs de métaux sont incorporés dans le F30 afin d’en améliorer la qualité et la stabilité. Cependant, des précautions particulières doivent être prises avant d’utiliser ce biocombustible.
Recommandations sur le stockage.
Emplacement:
Afin d’éviter une dégradation prématurée du combustible :
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Il convient que le réservoir soit installé à l’intérieur, de manière à éviter qu’il soit soumis à de grandes amplitudes thermiques.
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Si le réservoir est installé à l’extérieur, l’évent doit être équipé d’une membrane hydrophobe qui empêche l’entrée de l’humidité de l’air. Il faudra aussi veiller à ce que la température du combustible ne soit jamais inférieure à 0 °C (si nécessaire, prévoir une isolation thermique du réservoir).
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Les réservoirs translucides installés à l’extérieur doivent être également protégés contre l’exposition directe aux UV.
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Si le réservoir est enterré, il doit être isolé pour éliminer le risque d’infiltration d’eau.
Durée de stockage:
- Il est recommandé de limiter la durée de stockage à 6 mois.
Matériaux compatibles ou non compatibles en présence d’EMAG:
COMPATIBLE | NON COMPATIBLE | |
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cuve et tuyauterie (hors brûleur) | Acier, Acier inoxydable, Aluminium, Polyétiléne haute densité (PEHD), Polyamide (PA), Plastique renforcé par des fibres de verres (GRP) | Bronze, Cuivre, Laiton |
joints et flexibles | Caoutchouc fluorocarboné (FKM), Caoutchouc nitrile hydrogéné (HNBR), Téflon (PTFE), Acier, Acier inoxydable | Caoutchouc naturel (NR), Caoutchouc nitrile (NBR), Caoutchouc type EPDM (éthylène-propylène-diène monomère), Caoutchouc type EACM (acrylique d’éthylène), Caoutchouc type SBR (styrène-butadiène) |
Revêtement cuve | Polyéthylène haute densité (PEHD), Polyamide (PA), Résine époxy | Revêtement caoutchouc non durcissant, Polyuréthane, |
Modification des installations existentes:
Il est nécessaire de convertir les lignes d’alimentation en combustible initialement bitube en monotube entre le préfiltre dégazeur et le réservoir de stockage. Il est aussi préconisé d’utiliser une crépine flottante. Pour l’ensemble des éléments qui constituent la ligne d’alimentation (crépine, vanne police, canalisation d’aspiration, préfiltre dégazeur, joints, clapets, raccords, …) il s’agira de vérifier la compatibilité des matériaux, et le cas échéant de remplacer les éléments non compatibles avec le F30.
Brûleur et chaudière:
Il est nécessaire de remplacer le brûleur et tous les équipements (flexibles d’alimentation, joints, raccords, …) par des éléments compatibles avec le F30 et d’adapter les réglages selon les recommandations du fabricant. Il est conseillé à l’installateur de s’assurer auprès du fabricant de la compatibilité au F30 du brûleur.
Corps de chauffe et fumisterie:
Les corps de chauffe et les conduits de fumée (Type B ou C) ne sont pas impactés par le passage au F30.
Compatibilité des brûleurs:
Les brûleurs compatibles avec le F30 sont répertoriés sur le site biofioul.info
BIOFIOUL F30 - POSE DE MATERIELS ADAPTES
Votre installation fioul existente nécessitera le remplacement par une crépine flottante monotube, d’un filtre fioul spécifique (Système de purge automatique des conduites fioul monotubes avec robinet d’arrêt ) et le remplacement des tuyauteries alimentation fioul existentes et non compatibles par du tube aluminium plastifié normalisé en monotube (voir image ci-dessus).
LE BISTRAGE ou le bistre de cheminée.
Définition:
Le bistre de cheminée est une croûte compacte qui se forme dans les conduits de cheminée. Il est issu de la suie détrempée et est une substance hautement inflammable à l’origine de la plupart des incendies dans les foyers au bois.
Prévention:
La formation de bistre peut être évitée en réduisant la formation de résidus de combustion et en s’assurant que la vapeur d’eau des fumées jusqu’à leur évacuation du conduit ne passe sous le point de rosée.
Risques:
Les risques liés à l’accumulation de bistre dans le conduit de cheminée ne peuvent être pris à la légère. Cette accumulation peut conduire à des feux de cheminée, voire, en cas d’obturation totale du conduit, à une intoxication au monoxyde de carbone.
Recommandations:
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Brûler du bois sec (de 15 à 20 % d’humidité). Il est recommandé idéalement d’utiliser du bois dur ayant au moins deux ans de séchage sous abri ventilé s’il est abattu en hiver. Ce délai peut être porté à quatre ans pour un arbre abattu en été à cause de la sève (qui correspond à une humidité inférieure à 20 %). Il est préconisé d’éviter les résineux et les bois de récupération (palette, bois de charpente) qui encrassent très vite les conduits. Il est préférable d’utiliser du chêne, du hêtre ou du charme.
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Ne pas faire fonctionner l’appareil de chauffage au bois à allure réduite. La puissance de l’appareil doit être adaptée au volume de la pièce à chauffer, trop puissant, celui-ci tournerait au ralenti. Le conduit doit aussi être adapté à l’appareil raccordé.
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Bien isoler le conduit de cheminée pour éviter la condensation des fumées.
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Allumer le feu en chauffant progressivement la cheminée.
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Eviter l’utilisation non conforme de l’appareil de chauffage (comme un chargement trop important). Lors de l’utilisation d’un poêle, il est recommandé par exemple de ne pas le remplir excessivement pour le faire tenir toute la nuit.
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Veiller à une bonne qualité du tirage : 10 à 15 Pascal de dépression sont requis pour obtenir un bon tirage.
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Veiller à ce que le conduit de cheminée soit le plus droit possible : l’échappement du gaz doit rencontrer le moins d’obstacles pour éviter les dépôts de suie et la condensation.
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Veiller à une bonne répartition et quantité d’arrivée d’air frais : l’arrivée d’air constitue un paramètre important du bon fonctionnement d’une cheminée. L’introduction d’air devra être proportionnelle à la taille du conduit (plus d’entrée d’air si plus d’échappement de gaz). De même le mode de fonctionnement de l’appareil doit être adapté (pas de tirage fermé) : l’appareil de chauffe ne doit pas trop tourner au ralenti.
À bas régime, les températures de combustion sont plus basses ; la vapeur d’eau issue de la combustion du bois en raison de l’humidité qu’il contient a alors facilement tendance à se condenser sur la suie et à générer du bistre.
Vérifications:
La vérification et le ramonage des conduits de cheminée sont obligatoires au moins une fois par an pour les combustibles gazeux et deux fois par an pour les combustibles liquides (fuel) et solides (bois, charbon, granulés). Ils peuvent être portés à quatre fois dans les régions froides et/ou dans celles où le bois disponible est essentiellement du sapin. Le débistrage mécanique peut être effectué à cette occasion. Mais il n’est applicable qu’en fonction de la qualité et de la quantité du goudron. Si la quantité est trop importante, des bûches de ramonage chimiques peuvent être utilisées pour faciliter le débistrage.